L'interdit de la représentation, l'icône, l'idole, la lettre, la voix,
la vision, le ténèbre dans la pensée et les croyances : Sumer, Grèce,
judaïsme, christianisme, islam, Japon, Afrique ; en politique, en sciences,
dans la création : poésie, roman, cinéma, sculpture, peinture.
N'est-il pas temps, en cette arrogante fin de siècle, de mettre à l'épreuve
ses certitudes et de reconsidérer ce qu'il en est de l'homme et de la
manière avec laquelle il met en forme ce qui le dépasse ? Est-il possible
de croire qu'il y ait eu quelque progrès dans le domaine de la représentation
confrontée à l'Invisible. Depuis les premiers vestiges de l'œuvre
humaine, l'imagination de l'homme s'est excercée à grignoter quelques
parcelles du coma cosmique qui couvre nos sens et qui nous paralyse,
ne nous laissons que peu de capacités pour imaginer, symboliser, comprendre
et agir. Mais parfois la percée de l'art, la fulgurance poétique ou
l'intuition du savant libèrent une éclaircie dans la nuit obscure en
laquelle nous tâtonnons...